Depuis toujours, Chouette rêve de devenir un éminent chevalier. Lorsque de nombreux chevaliers du royaume se mettent à disparaître mystérieusement et qu'une pénurie se fait ressentir, le hibou y voit l'occasion de tenter sa chance et décide de s'inscrire à l'École des chevaliers. Bon élève malgré sa petite taille, il est recruté afin de monter la garde du château pendant la nuit. Un soir, il tombe nez à nez avec un dragon qui semble vouloir son petit gueuleton habituel de fin de soirée. Fin stratège, Chouette réussit à persuader le prédateur qu'il serait dans son intérêt de déguster un met beaucoup plus nourrissant que ses simples "plumes [et son] duvet" (p.30). [SDM]

Un hibou courageux, mais surtout rusé, qui arrive à fraterniser avec le dragon qui a décimé tous ses prédécesseurs exerçant la garde de nuit. Chouette n'a manifestement pas la tête de l'emploi pour occuper un poste de chevalier: il peine à tenir son épée parce qu'elle est trop lourde, son bouclier est trop grand pour lui, mais surtout, il préfère dormir de jour. Malgré les obstacles, sa persévérance lui permet de caresser son rêve et jamais l'animal n'est discriminé ou ridiculisé dans le processus. À travers des décors médiévaux parsemés d'anachronismes amusants (par exemple le journal ou la pizza), on ne peut qu'être attendri par la bouille du jeune héros à plumes, dont seuls les grands yeux jaunes sont perceptibles par la fente de son heaume. Les teintes majoritairement sépia, combinées au jaune et au bleu de la nuit, confèrent beaucoup de douceur à ce récit, narré avec économie de mots, qui met de l'avant la détermination, la confiance en soi et l'ingéniosité. [SDM]