Le petit Arthur joue près du torrent en remplissant son bocal d'eau quand quelques gouttes de pluie se mettent à tomber sur sa frimousse. Plutôt que de courir s'abriter, le garçon célèbre cette averse en vidant son bocal dans le cours d'eau et se demande alors où celle-ci peut bien se rendre. En compagnie de son petit chevreau blanc, il s'imagine en train de descendre les berges de la rivière pour examiner les animaux s'y abreuver, avant de voguer à bord d'un bateau à voile pour voir les flots arroser les champs, se déverser dans le fleuve quand ils atteignent la ville, et finalement gagner l'océan. Dans l'immense étendue bleue, l'eau devient salée et permet aux baleines de se nourrir et de se déplacer, s'évapore pour ensuite tomber sur les villages et les plaines desséchées, et se calme dans les abysses et près du phare, perdu dans la brume. [SDM]

Un magnifique voyage au fil de l'eau dont le texte évocateur, disposé en quelques lignes sur chaque double page, sert surtout de support aux superbes illustrations sulfurisées, dominées par des étendues bleues et vertes, qui marient des pans de paysage bien nets à des fonds flous grâce à des peintures de synthèse rêveuses. D'une clairière aux bas-fonds obscurs des océans, en passant par la cité industrielle qui déverse ses eaux usées, le golfe paisible et ennuagé, les mers polaires se profilant sous les aurores boréales et les immenses chutes africaines grouillant d'animaux, tous les lieux baignés du précieux liquide bleu sont dépeints dans ce petit bijou qui met de côté tout aspect environnemental pour se concentrer sur la beauté de la nature. [SDM]