Emily et sa mère emménagent à Silifordville, où elles espèrent mener une petite vie paisible. Mais c'est sans compter avec le duplicateur, une nouvelle invention grâce à laquelle l'adolescente donne vie à... son double. Un double ne se révèle pas à la hauteur de ses attentes! Alors qu'Emily rêvait de quelqu'un avec qui elle serait naturellement en accord, elle se retrouve face à un être maléfique qui chamboule sa vie en tentant de l'éliminer, en détournant d'elle l'attention de ses chats, en accaparant sa mère et en semant la pagaille dans la ville, dont les habitants, réduits au rang de zombies, multiplient les actes de vandalisme. Emily réussira-t-elle à faire en sorte que tout redevienne normal autour d'elle?

Un roman pour le moins atypique qui prend la forme du journal intime de l'héroïne, cette adolescente de treize ans qui fut d'abord créée afin de promouvoir une ligne de vêtements et qui constitue depuis l'image par excellence de la culture underground, elle qui adore les cimetières et éprouve une étrange fascination pour le morbide. D'entrée de jeu, le lecteur est entraîné dans un univers absurde, gothique et complètement décalé qui est renforcé par la narration anecdotique, truffée de digressions et des listes dont Emily est friande. Croquis, articles de journaux fictifs et imitations de photographies dynamisent quant à eux la mise en page entièrement réalisée en noir et rouge afin de renforcer l'atmosphère étrange de l'ensemble. Inventions, golems, roche noire liquide aux propriétés mystérieuses et incarnation d'un double sombre et maléfique que l'héroïne réussit au final à réintégrer en elle et à dompter en compensant avec l'amour et les qualités qu'elle se découvre sont amalgamés dans cette oeuvre déstabilisante qui comporte de nombreuses longueurs et que l'on réservera à des lecteurs avertis. [SDM]

J+ D.

Emily the Strange, stranger and stranger.